Association Venoge Vivante

Les zones alluviales, richesses de la Venoge

Roujarde / Isle de Bussigny – Zones alluviales et environnement naturel de la Venoge

En aval de la STEP de Penthaz, la Venoge entre dans la zone alluviale de la Roujarde. Elle en rejoindra une autre après le Moulin du Choc, les Îles de Bussigny. Ces forêts façonnées par une dynamique entièrement naturelle présentent un intérêt écologique de haute importance.

Les milieux naturels traversés par la Venoge préservent une grande biodiversité. Cette dernière est protégée par plusieurs types de classification. Depuis 1992, trois zones traversées par la Venoge sont inscrites à l’inventaire fédéral des zones alluviales d’importance nationale : la Roujarde, les Îles de Bussigny et le Bois de Vaux, à la frontière des communes de Lussery-Villars et Penthalaz. A ce titre, les périmètres délimités sont intouchables. La nature règne incontestée et aucune autre affectation n’est possible.

Ancien secrétaire général du WWF Vaud, Serge Ansermet nous emmène à la découverte de ces trois secteurs protégés. Membre du comité d’initiative « Sauvons la Venoge » en 1990, il connait la rivière sur le bout des doigts et observe son évolution attentivement. Nous commençons notre visite par les Îles de Bussigny. Arpenter la forêt dense est rendu plus compliqué par les arbres couchés par la forte bise du mois de mai. « Une zone alluviale présente en général une faible déclivité. L’écoulement est lent et les alluvions transportées par la rivière s’y déposent facilement » explique Serge Ansermet.

Nous parvenons finalement aux abords de la Venoge. La rivière se fraie un chemin à travers une végétation dense et qui semble effectivement laissée à elle-même. Plusieurs arbres morts sont couchés en travers du cours, une souche dépasse légèrement la surface de l’eau au beau milieu de la rivière, donnant l’impression que la Venoge s’est récemment détournée de son tracé habituel pour encercler d’autres espaces.

« Les zones alluviales sont soumises à des inondations occasionnelles qui font fortement varier l’amplitude du courant. Les berges naturelles s’effritent au rythme des crues, donnant à la rivière un cours tressé de méandres » poursuit mon guide, m’indiquant la végétation particulière qui longe la Venoge. En terrasses successives, ces berges sont caractéristiques des forêts alluviales, dont la morphologie est rythmée par les crues : des bancs de sables et de graviers, puis des essences à bois tendre, tel que le saule et l’aulne noir. Enfin, plus en hauteur, là où les inondations n’atteignent que rarement les sols, on trouve des arbres à bois durs, essentiellement des frênes et des ormes. Pour le marcheur qui découvre cette Venoge, il serait facile d’oublier qu’à quelques centaines de mètres de là, s’étend la zone industrielle du Moulin du Choc. Et pourtant, ces forêts sont bel et bien à l’abri d’un quelconque empiètement humain.

La protection de ce patrimoine naturel s’opère avant tout à l’échelon fédéral sur la base de la loi sur la protection de la nature qui prévoit un inventaire des zones les plus importantes de Suisse. La Confédération délègue aux cantons la concrétisation de cette protection. En ce qui concerne la Venoge, c’est la Direction générale de l’environnement (DGE) qui a la charge d’établir un plan de gestion pour chacune des zones concernées une fois celle-ci classée et son affectation établie. Un ensemble de démarches administratives prévoient les autorisations d’accès au site, les périmètres à délimiter, etc. Paul Külling, biologiste à la DGE, responsable de la région centre du canton observe une bonne compréhension de la part des communes et des privés.

De retour sur les bords de la Venoge, nous explorons les méandres de la Roujarde. « La dernière fois que je suis venu, tout était inondé » Note Serge Ansermet qui me conduit en direction d’un nouveau lit creusé en 2018 aux abords des voix CFF. Il est destiné à recueillir l’eau en cas de trop grande crue. Les travaux sont également en cours sur le site de la troisième zone alluviale, au Bois-de-Vaux. La renaturation du cours d’eau pour le rediriger à travers la forêt devraient s’achever à l’automne 2019.

Préserver la Venoge, un intérêt public: Journal Cossonay (7.19)

Jonathan Müller (journal de Cossonay)

7.19

En savoir plus sur les zones alluviales: 10-Oggier-F.pdf (scnat.ch)