Suite aux crues de juillet 2021 la Venoge remodèle le paysage et reprend ses aises
Une rivière bichonnée par les Vaudois
Les actions de renaturation ne sont pas réservées à la Venoge. Actuellement, le Canton doit revitaliser 80 kilomètres en priorité. Mais comme en 1990, le peuple acceptait le plan de protection de la Venoge, le cours d’eau est particulièrement bichonné. Sa préservation figure dans la législation vaudoise et se trouve détaillée dans un plan d’affectation cantonal.
Le réaménagement du secteur de Bois-de-Vaux est l’un des projets phares de cette revitalisation. Il fait partie de la deuxième série de mesures concernant le cours d’eau (1,2 million de francs, financé à 80% par la Confédération et 20% par le Canton). La troisième série (5,4 millions) prévoit, entre autres, les études visant à revitaliser l’embouchure de la Venoge, entre Saint-Sulpice et Préverenges, avec délocalisation des places d’amarrage à l’horizon d’une dizaine d’années. «C’est un des enjeux les plus cruciaux en termes de préservation de la biodiversité, car les deltas offrent des habitats à plusieurs espèces protégées», relève Sébastien Beuchat, à la tête de la Direction des ressources et du patrimoine naturels.
Autre projet: rendre possible le déplacement des poissons depuis le lac jusqu’à la Tine de Conflens, pour rejoindre des frayères naturelles qui ne leur était plus accessibles depuis des décennies. Aujourd’hui, ils doivent franchir une série de seuils qui seront éliminés ou modifiés. «Un des grands objectifs du plan de protection de la Venoge sera alors atteint», observe Sébastien Beuchat.
Comme la volonté de protection de la Venoge vise l’entier du vallon, le décret comprend également des travaux forestiers sur 120 hectares d’ici à dix ans pour remplacer les épicéas par des chênes ou des noyers, plus adaptés au changement climatique. Enfin, la lutte contre les plantes envahissantes, comme la renouée du Japon ou l’impatiente glanduleuse, est engagée. L’idée est de les éliminer non seulement où elles sont les plus nombreuses, mais également en commençant par les têtes de bassin-versant, pour éviter une dissémination par l’eau. «C’est la première fois qu’on a un programme cantonal pour lutter de manière coordonnée contre ce problème sur l’ensemble d’un bassin-versant», salue le spécialiste.
Caroline Rieder, 24 Heures, 23 juillet 1921